ONE RUSTY BAND N'ENTEND PAS S'OXYDER DE SITÔT!

entre blues-rock tranchant, claquettes, acrobaties..Le duo assume une identité à nulle autre pareille.

Qu’y a t-il de rouillé aujourd’hui chez One Rusty Band? La question a au moins le mérite de faire sourire ses deux protagonistes, Grégory Garghentini et Léa Barbier. Elle pourrait par ailleurs paraître assez saugrenue tant tout semble désormais parfaitement huilé dans leur idée un peu folle, née il ya dix ans, de monter un projet qui aurait pu prêter à sourire et en rester là: mėler des envies de guitares ronflantes et déjà un petit background de « one man band » pour lui, un pari chez elle de se lancer dans les claquettes, mais qui traduisait d’une certaine façon, un appétit du risque tout hérité d’une expérience du cirque et d’une Amérique du Sud écumée de long en large.
La rouille chez One Rusty Band, c’est dans… la couleur des cheveux de Greg qu’il faut aller la chercher, accessoirement dans cette guitare fabriquée avant même l’existence du groupe à partir d’un radiateur électrique qui traînait aux pieds d’une poubelle.
« Ce surnom, que l’on m’a donné par hasard, collait bien car il y avait, à travers lui et le projet de base, un clin d’oeil à tous les bluesmen que j’aime bien, qui sonnent un peu crasse, avec des voix éraillées comme Muddy Waters », se lance l’ancien ingénieur du son qui, quand il ne s’agit pas de bouffer du bitume sur les routes d’Europe avec Léa, n’aime rien tant que passer des heures devant sa console pour donner un peu plus de relief au son One Rusty Band. « Léa a commencé les claquettes et on s’est rapidement produits dans les rues, la meilleure école pour savoir si ce que tu fais a du sens et capte l’attention. » Et vu que, pour reprendre les propres mots de Léa, le groupe fonctionne au gaffer et au Serflex, façon de dire combien le do it yourself reste la règle ici, aucune raison de changer de nom. Aucune raison non plus de changer des intentions dont la finalité s’expose de manière plus probante que jamais sur un troisième album, Line After Line, et surtout sur un quotidien en live où musicalité et sens du spectacle permettent au duo de se produire dans toutes sortes de contextes différents. « On trouve débile d’aller à l’autre bout de la France et de faire dix heures de route pour une date isolée, explique celle qui s’est enfin décidée à aussi chanter sur ce troisième album. D’où l’idée de rester plus longtemps sur place, comme de monter des ateliers où de fabriquer des guitares avec des boites de cigares. Mais au-delà de ça, qui est juste un exemple, ce que nous proposons nous permet autant de nous produire sur une scène d’un festival de musique comme au sein d’une animation de festival des arts de rue, et c’est quelque chose auquel nous tenons beaucoup. Cela résume ce que nous sommes. »

 

Xavier Bonnet

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